Installation III Webmanager

ou Apprendre à désapprendre...

Dans la description précédente de mon système, étaient utilisées les enceintes JBL S3100 que tout le monde connait. Les S 3100 devaient laisser la place à d'autres, plus performantes, Les Classic Audio Reproduction Project T-1.

L'avantage des T-1 est d'utiliser des HP de très Haut niveau (TAD) et de jouir d'une pré-optimisation (charge de grave et Pavillon) .

 

 

La multiamplification est un "sport" difficile en cela que la qualité du filtre actif qui va séparer et acheminer les registres vers les différents HP tient une place déterminante dans la réussite (ou l'échec) de cette méthode.

Depuis des années beaucoup de solutions ont été décrites et avec elles de puissants arguments avancés se voulant décisifs dans le choix de telle ou telle méthode. Force est de reconnaître que certaines ont donné des résultats tout a fait extraordinaires. J'en veux pour exemple le filtre actif analogique (12dB/Oct) réalisé par Mr Roggéro sur son installation et qui ne donnait aucunement l'impressions de limiter la qualité de l'ensemble de la restitution.

La décision de me lancer dans la multiamplification vint de mes premiers contacts avec les filtres actifs digitaux BSS. Nombre d'installations de haut niveau dans le mondes les utilisent. Ces filtres, outre leur grande transparence et leur totale musicalité offre la particularité d'une souplesse d'utilisation sans égale. Au delà de leur fonction de filtres répartiteurs de fréquences, les BSS permettent une égalisation paramétrique totalement digitale avec des possibilités de corrections acoustiques quasi infinies.

Je suis désormais convaincu que l'acoustique du locales est déterminante dans la réussite d'une bonne installation. On peut aussi avancer que la signature sonore de chaque local est un peu comme nos empreintes digitales, sans équivalence aucune d'une pièce à l'autre rendant l'idée d'une enceinte polyvalente tout à fait saugrenue. Malgré cela, pratiquement 100% des audiophiles s'en accommodent... C'est ainsi que deux personnes peuvent parler des qualités d'une même enceintes sans parler de la même chose...

APPRENDRE À DÉSAPPRENDRE.

Comme tout le monde dans notre petite communauté j'étais un peu rétif à l'utilisation de la fonction d'égalisation. Un passé d'audiophile de plusieurs années vous apprend que la correction est l'ennemi de la phase et, si le timbre peut y gagner, tout le reste y a à perdre... C'est donc imbibé de ces certitudes que je me lançait dans l'expérience de la multiamplification en utilisant les BSS mais en laissant de côté leur fonction d'égalisation.

 

Là entre en scène quelqu'un qui devait devenir un ami et à qui je rend ici hommage car sans lui rien ne se serait passé. L'ayant convaincu de se lancer, lui aussi, dans l'expérience BSS et face aux problèmes acoustiques importants rencontrés dans sa pièce d'écoute il m'a convaincu d'aborder le problème autrement...

Suivant l'adage "qui veut la fin veut les moyens" et avec la volonté qui le caractérise, il acquit un système de mesure de Type CLIO sensé être capable de réaliser toutes les mesures acoustiques (et électriques) imaginables afin "d'objectiviser" certaines données. N'étant ni lui ni moi acousticiens, nous avons appris ensemble à faire fonctionner le "biniou".

Des mois d'analyse et de corrélations faites entre les courbes obtenues avec le CLIO et les modifications que nous apportions au système via les BSS nous permirent d'apprendre (un peu) sur le tas....

 

LES OUTILS

il est utile de décrire les possibilités offertes par le système CLIO pour comprendre ce qu'il nous a permis de réaliser.

 

En préambule à ce chapitre, je tiens à préciser que nous ne sommes par devenus acousticiens pour autant, cette science très complexe, nous n 'avons fait que l'effleurer de façon très empirique. Nous demandons pardon d'avance à ceux qui la maîtrise et la pratique en maîtres.

Ceci dit, qu'est ce qu'on s'est bien amusés... imaginez, faire des relevés de courbes amplitude/fréquence, aligner "temporellement" les HP et corriger les imperfections acoustiques d'une pièce d'écoute est exactement ce que nous voulions. (en fait non, ce que nous voulions était le résultat....)

Contrairement à ce que chacun pense, un tel outillage n'est pas hors de prix. Un système CLIO complet coûte environ 9000F T.T.C. mais en Italie, dans son pays d'origine et directement chez le fabricant, un CLIO complet coûte que 4500F H.T. (nous ne l'avons appris que récemment mais ne regrettons pas le surcoût car l'importateur de CLIO en France, Charles Henry Delaleu (Mr 3D Laboratory), nous fut d'un grand secours et a répondu présent à chaque appel.) (Il est a noter que Charles Henry Delaleu est l'un des hommes les plus compétent qui soit. Il faut pour s'en convaincre relire les quelques articles qu'il a réalisé dans notre bible à tous... l'AUDIOPHILE)

Les filtres BSS sont eux plus onéreux dans la mesure ou ce sont des outils professionnels de la plus haute qualité qui soit. Il faut compter environ 27000F pour un filtre deux voies stéréo (FDS355). Ce filtre peut aussi fonctionner en mono 5 voies ce qui permet de procéder progressivement en achetant ultérieurement un deuxième filtre si l'on veut passer en 3, 4 ou 5 voies.

 

Ceux qui, comme moi, ont lu les descriptions des installations exemplaires dans la NRDS ont pu remarquer que beaucoup d'audiophiles utilisent le BSS388 (4 voies stéréo).

Possédant les deux (le 388 et deux 355) j'ai pu tout à loisir les comparer et peut ainsi affirmer qu'une paire de 355, outre ses possibilités fonctionnelles accrues par rapport au 388 (plus ancien), est aussi beaucoup plus transparente! La technologie utilisée dans les 355 est très avancée et sa résolution interne (codage) est de 24 bits alors que le 388 fonctionne code en 20 bits.

Certains rétorqueront que la technologie CMS (composant de surface) des 355 est limitative (encore une chose à désapprendre...) Il n'en est rien! le 355 est véritablement et évidemment plus transparent qu'un 388. (parole de Webmanager!)

 

LES VERTUS DE LA PHASE.

Chacun sait que la phase est capricieuse et que chaque appareil apporte sa contribution à quelques rotations plus ou moins biens contrôlées. La phase tourne et tourne et pas seulement dans les filtres mais aussi dans les câbles, dans les amplis et au sein même des HP qui se fractionnent et contribuent à cette ronde infernale.

En multiamplification les problèmes se "multiplient" puisque les amplificateurs des différents registres , s'ils sont différents, ne provoquent pas la même rotation de phase et un déséquilibre supplémentaire intervient.

Les BSS offre le luxueux confort de pouvoir intervenir sur la phase de chaque HP et ce au degré près.

Le couple CLIO + BSS devient alors un puissant outil permettant, grâce à la mesure en réponse impulsionnelle, d'aligner très exactement tous les fronts de monté des HP. L'allure de l'impulsion permet aussi de détecter si la phase absolue est respectée. (anecdote: Chez Mr Roggéro, dont le système, encore une fois, est le plus abouti qui m'ai été donné d'entendre, lors d'une visite accompagné de mon CLIO, nous avons détecté, alors qu'électriquement tout devait être en Phase, que les voies Haut médium et aiguës étaient en phase opposée par rapport aux voies graves et Bas médium et ce sur les deux canaux (ce qui écartait la possibilité d'une erreur de montage). Mr Roggéro qui est un brillant électronicien nous a assuré que les amplis qu'il avait conçu et construits n'étaient pas inverseurs de phase... Nous en avons déduit que ses Chambres de compression haut médium et les tweeters ONKEN devaient avoir été repérés hors phase... )

MÉTHODE ET RÉSULTATS

La méthode fut établie a tâtons. Après avoir décidé des fréquences de coupure, nous les avons programmées dans le filtre via le logiciel qui sert à les Piloter.

 

Les fréquence peuvent être modifiées à la sourie et chaque paramètre entré avec une facilité déconcertante pour qui s'est essayé, un jour, à mettre au point un filtre (actif ou passif) analogique à l'aide de composant et d'un fer à souder le tout après des lignes et des lignes de calculs....

 

Puis, vient l'alignement temporel des HP. Celui-ci est réalisé en injectant dans chaque HP un signal impulsionnel et en faisant un relevé.

 

 

l'écran montre une Impulsion grave. Un indexe permet de repérer avec une grande précision le début du front de monté . Ce front commence par monter ce qui nous indique que le HP est en Phase absolue.

 

cet écran l'écran montre une Impulsion médium, beaucoup plus raide.

En faisant varier le retard (dans le domaine digital) entre les différentes voies grâce à la fonction adaptée dans le BSS, on aligne parfaitement tous les fronts de montée.

 

Une fois tous les HP de tous les registres alignés, il est temps de tracer notre première courbe amplitude/fréquence et de regarder l'allure qu'elle à... Il est inutile de dire que ce procédé de mesure en milieu domestique n'est qu'une solution à un problème donné et à en un endroit donné.

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