Introduction

Pourquoi un couple

Le choix du matériel

        Le systËme d'enregistrement

        Les prÈamplis pour microphones

        Les micros

        Le reste du matÈriel

Les données du problème

        De l'influence de la directivitÈ

        RÈglage du couple

        Placement du couple

Le passage ý l'acte

Conclusion

Lexique

Introduction

Je " fréquente " le forum depuis quelques années, et cela mía permis de constater líintérêt de certains pour la prise de son, le but de cette rubrique est de les aider en leur apportant quelques notions de base.

Dans le but de rendre cette rubrique accessible au plus grand nombre, jíai fait le choix de limiter au maximum les références à des notions de physique ou de mathématiques, par conséquent les trapus seront frustrés, mais ceux-la ont sans doute díautres sources d'information.

Il s'agit bien ici de vulgarisation, pas d'un cours approfondi, certains aspects ne sont pas ÈvoquÈs. Mais il y a dÈjý matiËre ý rÈflexion.

Néanmoins toute critique ou suggestion sera la bienvenue, si elle est aimable et constructive !

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Pourquoi un couple

La solution la plus accessible à líamateur est la prise de son à líaide díun couple de micros, elle évite líinvestissement dans un parc de micros, une console de mixage et des périphériques dont la qualité sera " moyenne " à moins de vous endetter pour plusieurs décennies. De plus cette solution offre des possibilités que ne peuvent pas forcément égaler díautres systèmes, notamment en terme d'image.

Le matériel se limite donc à deux micros, un système díenregistrement (DAT, minidisc, magnéto à bandes, soft sur PC ou Mac avec carte son, magnétoscope HiFi, Graveur CD, préampli pour micros Èventuellement), un système díécoute (casque ou mieux enceintes), le câblage et les accessoires (pied de micro, pinces, barrette de couplage pour le couple, Twingo pour le transport, etc).

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Le choix du matériel

Le choix du matériel pour un amateur síapparente un peu à la recherche du mouton à cinq pattes avec une dent en or, il faut bien définir ses exigences, évaluer ses moyens et ne pas hésiter à se faire conseiller (pas forcément par le vendeur ! mais ça vous le saviez).

Le systËme d'enregistrement

Un tableau, vaut mieux quíun long discoursÖ

Les appréciations concernant la qualité sont bien évidemment relatives et/ou subjectives (en fait très peu subjectives !).

Jíai écarté le "mini-K7" (obsolète et de qualité insuffisante), les enregistreurs MP3 (autant prendre du minidisc, cíest mieux et moins cher), et les systèmes du monde pro, cíest hors de propos.

Type

Points forts

Points faibles

Coût

DAT

Qualité, fiabilité, autonomie en énergie

Bande (pas díédition, peu souple), qualité des préamplis,

A partir de 4kF + 60F/h

Minidisc

Souplesse, fiabilité, édition simple, autonomie en énergie

Compression de débit, qualité des préamplis

A partir de 1,5kF + 25F/h

Mag à bandes

Analogique, fiabilité

Analogique, bandes, nécessite de líentretien (réglages),disparitÈ des caractÈristiques d'une machin ý l'autre.

? (occase) + 100 à 200F/h

Mac ou PC

Souplesse (montage, correction, gravureÖ)

Qualité des cartes son grand public, risqué en live, un peu usine à gaz

A partir de 10kF + 10F/h (stockage sur CDr)

Scope HiFi

Autonomie en temps díenregistrement

Qualité des préamplis, bandes (peu souple), souvent un CAG en entrée

A partir de 2,5kF + 25F/h

Graveur de CD

Qualité

Pas sûr, pas souple, pas de préampli

A partir de 2,5kF + 10F/h

 

Les prÈamplis

Les ennuis commencent. Vous constaterez que , sauf exception trop rare, les préamplis intégrés dans les machine grand public (et même professionnelles parfois !) sont de médiocre qualité. Le coût díun préampli est par ailleurs élevé. Moralité, pour líamateur cíest pas la joie !

Personnellement je conseille trois solutions :

 

Les micros

Le choix des micros est difficile et important. De plus il níest pas aisé pour un amateur de se faire prÍter une paire de micros pour les essayer en situation, et comme pour le reste du matériel audio, la lecture de la fiche technique ne suffit pas. Sans entrer dans les détails, on classe les micros en deux grandes familles, les dynamiques (bobine mobile dans un entrefer, comme un HP) et les statiques (condensateurs).

Il existe d'autre espèces, mais rares (par ex les micros à ruban).

Les dynamiques sont les rois de la scène, ils encaissent les forts niveaux et les coups sans broncher, sont peu sensibles au larsen et au vent, mais souvent leur bande passante est écourtée et leur courbe de réponse accidentée. Ils ne nécessitent pas díalimentation. Les marques rÈputÈes pour leurs micros dynamiques sont Shure, Beyer, AKG, Audio-technica, Electro-Voice, Sennheiser, etc.

Les statiques se subdivisent en deux parties, les statiques à polarisation permanente (Èlectrets) et les autres. Ils ont pour caractéristique commune díhÈberger un préampli (Fet ou lampe) qui nécessite une alimentation (pile ou fantÙme). Ils ont en général une bande passante étendue (par rapport aux dynamiques) voire très étendue, sont sensibles au vent, aux coups, aux forts niveaux, mais sont plus respectueux des timbres. Cíest évidemment en général un bien meilleur choix, mais aussi plus coûteux. Les marques rÈputÈs pour leurs micros sont Schoeps, DPA, Neumann, AKG, Sennheiser, mais aussi pour l'amateur, des marques dont les produits bÈnÈficient d'un bon rapport qualitÈ prix :  R–de et Oktava, ces derniers sont difficiles ý trouver, mais ils sont d'une excellente qualitÈ en regard de leur prix.

Les électrets sont moins chers et peuvent en général être alimentés par pile, cíest pourquoi ils sont une solution interessante pour líamateur peu fortuné. Mais prenez des modèles à sortie symétrique basse impédance, on a très vite fait de tirer 30 mètres de câbles dans une église ou une salle de concert, et en asymÈtrique haute impédance vous níavez plus rien de correct au bout de quelques mètres.

Une caractÈristique importante est la directivitÈ, j'y reviendrai bientÙt.

Comptez 2000 F la paire de micros Èlectrets, à partir de 5000 F pour des statiques.

Dans tous les cas, les deux micros doivent être identiques (même marque, même modèle), et ne pas souffrir pas de disparité de caractéristiques.

On peux trouver des micros díoccasion, si cela vous tente, essayez de vous faire conseiller par un connaisseur et exigez une garantie díéchange ou de remboursement, les micros (notamment les statiques) sont fragiles et peuvent tomber, par conséquent líachat díoccasion présente quelques risquesÖ

 

Le reste du matÈriel

Vous trouverez toutes les infos sur le forum !

Juste un conseil, le contrôle au casque pose problème et demande une grande habitude, préférez líécoute sur enceintes, choisissez un modèle transportable ( je ne conseille pas le système de Dan ) et peu sensible au local (c'est une des raisons pour lesquelles les professionnels apprÈcient les enceintes dites de proximitÈ).

 

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Les données du problème

Les choix techniques étant effectués, passons aux travaux pratiques. 

Quelle est notre ambition ?

Soyons modestes, restituer líimpression du concert nous suffira ! (Voilà une phrase susceptible d'entraÓner 14 578 962 posts dans le forum, et de provoquer un afflux de nouveaux locataires sur les portes de granges !).

Pour ce faire, le preneur de son devra placer et régler son couple de maniËre ý :

Le programme est tout de même chargé !

 

De l'influence de la directivitÈ

Les micros se classent aussi par famille de directivité : 

Nous allons surtout nous intÈresser aux cardioÔdes.

Líimpression de distance est due à la proportion de son direct par rapport au son réverbéré (plus la part de son direct est grande, plus la source semble être proche).

Faisons une expÈrience : plaÁons un copain musicien dans une chapelle ý un mËtre d'un micro cardioÔde et dans l'axe de celui-ci. Puis faisons tourner progressivement ce micro de 180ƒ. L'impression ressentie ý l'Ècoute (le mieux est de le constater vous mÍme) est bien sur une baisse de niveau, mais surtout, votre ami s'Èloigne (la part de son direct diminue alors que celle de rÈverbÈration reste sensiblement constante).

Il faut garder cette expÈrience dans un coin de votre tÍte lorsque nous aborderons le rÈglage du couple.

Díautre part, la directivité influence " la réponse dans le bas ", plus un micro est directif, moins sa réponse dans le grave est étendue. Ceci níest pas dû au hasard, mais croyez moi sur parole, SVP. Cíest aussi pourquoi peu díingénieurs du son utilisent ce type de micros (jíai dit "peu", pas "pas")

 

RÈglage du couple

Nous pouvons intervenir sur deux choses : líangle que font les deux micros entre eux, et la distance qui les sépare.

Un peu de physioacoustique peut aider à comprendre. Líinformation de localisation díune source sonore est due à deux phÈnomènes (en première approximation) : la différence de niveau perçue par chacune des deux oreilles (si une source se trouve à votre gauche, líénergie sonore sera plus importante au niveau de votre tympan gauche CQFD), et/ou líécart temporel (ce son sera entendu par votre oreille gauche avant votre oreille droite).

Notez bien que ces deux phénomènes níexpliquent pas tout, car vous savez très bien si un son provient de devant vous, de derrière vous ou du dessus, et ni la différence de niveau, ni líécart temporel ne permettent de vous donner cette info !

A titre indicatif, il faut un retard d'environ 1,12 ms ou un Ècart de niveau de 15 dB entre les voies gauche et droite pour qu'une source semble provenir d'une des deux enceintes.

- Pour créer une différence de niveaux entre les sons provenant díun côté et ceux provenant de líautre il faut utiliser des micros cardioïdes, et en diriger un à droite et l'autre à gauche (les sources provenant de gauche se trouvent devant une zone plus sensible du micro de gauche et sont donc reproduites avec plus de niveau).

- Pour créer un écart temporel entre les sons provenant díun côté et ceux provenant de líautre, il faut écarter les micros líun de líautre (les sons provenant de la gauche atteignent le micro de gauche avant celui de droite). Cíest d'ailleurs le seul moyen de faire de la stéréo avec un couple de micros omnidirectionnels.

On peut combiner l'angle et l'Ècartement. On obtient ainsi un couple dont la première caractÈristique intÈressante est líangle de prise de son stÈrÈophonique (APS), c'est un peu l'Èquivalent de la focale d'un objectif photo. Attention, il ne faut pas le confondre avec líangle que font les micros entre eux.

Si líAPS de votre couple est trop grand, aucun instrument ne se fera entendre aux limites gauche et droite de votre système de reproduction, líimage sera étroite. Si líAPS est trop petit, les musiciens des côtés semblerons síêtre assis les uns sur les autres à líintérieur de vos enceintes.

Plus l'angle entre les micros augmente, plus l'APS diminue. Plus l'Ècartement des micros augmente, plus l'APS diminue.

Líidéal est de faire coïncider líAPS avec la largeur de la scène sonore vue de votre couple.

Voici quelques  valeurs (approximatives) de l'APS pour des couples de micros cardioÔdes. Ces valeurs sont indicatives, elles varient en fonction de la courbe de directivitÈ de vos micros et vous devrez l'affiner avec l'expÈrience.

Angle entre les micros

Šcartement des micros

Angle de prise de son

130ƒ

30 cm

65ƒ

130ƒ

22 cm

70ƒ

90ƒ

30 cm

75ƒ

110ƒ

22 cm

85ƒ

110ƒ

17 cm

95ƒ

90ƒ

22 cm

95ƒ

110ƒ

12 cm

105ƒ

70ƒ

22 cm

105ƒ

90ƒ

17 cm

105ƒ

9

12 cm

120ƒ

70ƒ

17 cm

125ƒ

Les valeurs de ce tableau sont issue de travaux menÈs par Michael Williams sur le couple stÈrÈo variable.

C'est le moment de vous souvenir du paragraphe sur la directivitÈ. Pensez que si vous utilisez un angle important entre les deux micros, une source se situant au centre semblera s'Èloigner car elle se retrouvera dans une zone de faible sensibilitÈ de vos micros.

Placement du couple

Non mais dans quelle galère je me suis foutuÖ

Je ne vais pas vous dire ou le placer, je ne sais pas. Mais je vais tenter de vous donner des éléments de réflexion.

Prenons comme exemple la prise de son díun orchestre symphonique, en concert (impossible de déplacer les musiciens).

Líemplacement de votre couple va influer sur plusieurs caractéristiques :

- Dans un premier temps, pour les besoin de la dÈmonstration, plaçons le couple assez bas (hauteur des épaules).

Líéquilibre entre le son direct et la réverbération, dépendra de la distance entre le couple et líorchestre (plus il est proche, plus la part de son direct est importante), mais, de cette distance dépendra aussi la largeur et la profondeur de líorchestre. En vous approchant, vous étalez líorchestre vu par le couple en largeur (APS plus grand) et en profondeur ( écart entre les instruments proches et lointains relativement plus grand). Pour compenser vous devrez modifier les caractéristiques de votre couple (angle et/ou écartement), mais la disposition relative des instruments sera de toutes façons modifiée, un peu à la manière du zoom díun photographe. Níoubliez pas que quelque soit líAPS de votre système, la reproduction se fera avec un angle égal, voir inférieur à 60ƒ.

- Si, en gardant la distance constante avec le premier rang de musiciens, vous élevez votre couple au dessus de líorchestre, vous diminuez la profondeur. Mais attention, cette opération influe aussi sur les timbres, sur l'équilibre entre les différents pupitres, et sur la disposition des instruments des derniers rangs en largeur !

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Le passage ý l'acte

Vous voilà armé de votre matériel flambant neuf (ou pas) dans le coffre de la Twingo, fermement décidé à démontrer que VOUS, vous avez des oreilles en état de marche, et direction la Chapelle St Albertine o˜ un ami donne un concert avec ses potes, au programme concertino pour tubards et sonotones (sur fond de scooter gonflé ! Cíest du vécu !).

Remarques :

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Conclusion

Soyez patient, les rÈsultats ne seront pas au rendez-vous tout de suite (Èvidement). Faites des Ècoutes critiques de vos travaux ý plusieurs et tentez d'analyser votre prise de son selon des critËres dÈfinis (fidÈlitÈ des timbres, prÈsence, placement des sources etc)

Et comme dirait Bijojo, gardez le moral.

Toute remarque sur cette rubrique sera bienvenue sur le forum ou dans ma boÓte.

Lexique

Alimentation fantÙme

Alimentation d'un micro par le c’ble de modulation

SensibilitÈ d'un micro Niveau du signal Èlectrique produit par le micro pour un niveau sonore donnÈ. Dans le cas d'un micro cardioÔde, elle varie en fonction de la position de la source par rapport ý l'axe du micro. Retour
Sortie symÈtrique Les professionnels utilisent des micros (et pas seulement des micros) ý sortie symÈtrique, c'est ý dire avec deux conducteurs. Chacun des conducteurs transporte le signal, mais l'un (appelÈ le point froid), est opposÈ en phase. Le prÈampli inverse la phase de ce point froid et fait la sommation des deux signaux. Les perturbations reÁues par le c’ble, et qui elles arrivent en phase, sont ainsi fortement attÈnuÈes. Retour

CAG

ContrÙle automatique de gain : adapte automatiquement le niveau de modulation en d'entrÈe, avec pompage et bruits divers. A Èviter absolument. Retour

Compression de dÈbit

Technique utilisant des artifices de codage et des algorithmes basÈs sur les connaissances en physioacoustique permettant de rÈduire la taille des fichiers audio ou le dÈbit dans une chaÓne de transmission numÈrique (minidisc, MP3, TV numÈrique). Il ne faut pas confondre avec la compression audio qui, elle, consiste ý diminuer la dynamique du signal audio. Retour

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